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mercredi 27 juillet 2011

Film du mercredi 27 juillet
Aigues-Mortes - Cinéma Marcel Pagnol

LE REGARD DE GEORGES BRASSENS

Un film de Sandrine Dumarais

2011, 52 min


Au cœur de ce documentaire, des films amateurs tournés entre 1953 et 1957 par Brassens ou par ses amis. Ainsi, nous redécouvrons ou faisons simplement mieux connaissance avec le poète, dont les chansons sont empreintes de son histoire personnelle. Ces archives témoignent de cette période clef où Brassens a rencontré le succès et sortait de l’anonymat. Il lui est prédit qu’il sera en quelque sorte « panthéonisé ».

Ce portrait ne prétend pas à l’exhaustivité mais bien plus à montrer une tranche de la vie de l’auteur-compositeur-interprète, avec en écho, son œuvre. En résonnance, la surprise de ses proches découvrant ces images. L’anarchiste perçu parfois comme bourru et insolent, toujours réservé, fait preuve d’une sincérité incroyable et montre son amour éperdu de liberté.

Nous sommes d’abord avec ses parents, mais aussi, bien évidemment, avec les « Auvergnats », Jeanne et Georges, ce couple fort modeste chez qui loge Brassens peu après son arrivée à Paris après ses quelques larcins (cf. Les Quatre Bacheliers). Comme le souligne Juliette Gréco, Jeanne « détenait un trésor, mais lui ne savait pas qu’il était un trésor… Jeanne, cette femme simple et généreuse, amour de jeunesse de Brassens et au cœur de nombre de chansons ».

Brassens se lassait des auditions infructueuses lorsque, en 1951, son vieil ami, Victor Laville lui permet de chanter Le Gorille et La Mauvaise Réputation devant Patachou. Elle est impressionnée, plus encore face à son cahier de chansons. C’est le début de la reconnaissance par les artistes et par le public. Un succès tel que des curés comparent Brassens au diable et tentent d’interdire ses concerts.

La notoriété le prive néanmoins d’une certaine liberté. Brassens dira vouloir acheter un costume de scaphandrier pour pouvoir à nouveau se déplacer incognito : « A l’homme de la rue, j’avais des comptes à rendre ». Et les rumeurs vont aussi bon train sur sa vie privée, elles deviennent chansons : Trompettes de la renommée, A l’ombre des Maris

L’amour de sa vie, Püpchen, transparaît aussi dans son œuvre (La Non Demande en Mariage mais aussi J’ai rendez-vous avec vous, Je me suis fait tout petit (devant une poupée), Saturne, Rien à jeter). Bernard Lonjon, ami et biographe, rappelle combien cette relation poursuivie jusqu’à la mort de Brassens était, à ses débuts, quasi clandestine.

Dans ses derniers films, Brassens et ses proches profitent des joies simples des vacances à la mer. Le bateau lui permettait de retrouver un peu d’intimité, à l’écart du public ; désormais il ne lui était plus possible de filmer ailleurs que chez lui et il n’a plus tourné après 1957.

Voir la bande-annonce du film



La réalisatrice et intervenante-débat : Sandrine Dumarais



Née le 20 mars 1971 à Autun (71).

Filmographie

Tournage, écriture et réalisation de Une école dans un Théàtre (dans la collection documentaire « A l'école du talent »), documentaire de 52 minutes co-produit par Comic Strip Production, France Télévision. Diffusion sur France 3 avril 2010.

Tournage, écriture et réalisation de Brel, Brassens , Ferré, trois hommes sur la photo, documentaire de 52 minutes co-produit par Comic Strip Production, France 3, l'INA et la RTBF - préachat de la TSR. Selection au FIPATEL. Diffusion sur France 3 premier semestre 2009.

Documentaliste et participation à l'écriture de Danielle Mitterrand, l'insoumise, documentaire de 58 minutes, réalisé par Thierry Machado, co-produit par Gédéon Programmes et Arte. Diffusion sur Arte premier semestre 2008.

Écriture et réalisation de Caty, Christine, Gretta, des femmes lumineuses documentaire de 26 minutes dans le cadre de la série A Vous de Voir diffusée sur France 5 le 4 mars 2006 - Produit par Bleu Krystal Média

Tournage, écriture et réalisation de Jean Louis Trintignant, j'ai rendez vous avec vous documentaire de 52 minutes Coproduit par Comic Strip Production France 3 Alsace et CinéCinéma avec la participation de la TSR. Sélection au FIPATEL. Diffusé sur France 5 et sur Arte.

Ecriture et réalisation de «Le Roman d'une Vie Albertine Sarrazin » documentaire de 52 minutes. Une coproduction France 3 Sud-Comic Strip Production. Diffusion sur France 3 Sud le 25/09/2004 et sur France 3 le 28/09/2004 Sélectionné au FIPATEL - En compétition au Festival de l'Encre à l'Écran

Ecriture et réalisation de « Village d'Enfants » documentaire de 52 minutes. Coproduit par Skopia Film , TV10 Angers et Canal le Mans avec le soutien du Conseil Général de la Nièvre

Ecriture et réalisation de « François Mitterrand, Terre d'élection » documentaire de 52 minutes (Beta SP). Coproduit par Pathé Télévision et France 3 Bourgogne-Franche Comté. Diffusion le 6/01/01 sur France 3 bourgogne, le 27/01/01 sur Région et le 7 janvier 2002 sur France 3.

Ecriture, production et réalisation de « À la Campagne » court-métrage de fiction de 17 minutes (35mm). Sélectionné au festival De Nevers à l'aube 98, au festival Da Kino de Bucarest 98, au Vendredi du Court du Cinéma des Cinéastes mars 98, au FIPA 98.

Consulter cet article sur le site de Frakas Productions


Projection à AIGUES-MORTES

En partenariat avec la Ville d'Aigues-Mortes dans le cadre du Festival Radio France

Projection au cinéma Le Marcel Pagnol

9, Rue Victor Hugo

30220 Aigues-Mortes

04 66 53 74 99 ‎



Visitez le site du cinéma (en cliquant sur l'image)









Présentation de la séance







Rencontre-débat avec le public









































Un grand merci à l'équipe
de Jean-Pierre Spiero
pour leurs photos de la soirée















CYCLE "ILLUSTRER"

Film du mercredi 27 juillet

ALFRED DELLER, PORTRAIT D'UNE VOIX

Un film de Benoît Jacquot

1976, 60 min

« Alfred Deller n’était pas en premier lieu un chanteur, état qui se définit habituellement par le fait d’avoir une voix merveilleuse. Il était davantage un musicien – c'est-à-dire un cran au-dessus, et qui plus est un chanteur-musicien exceptionnel parce que pour lui, la musique devait servir le texte» ainsi le décrit Gustav Leonhardt.

Benoît Jacquot a reçu les confidences de Deller, dont la voix de haute-contre a tant contribué à la renaissance de la « musique ancienne » : Purcell, Philip Rosseter, Thomas Morley, chants anonymes... Il ne s’est pas pour autant cantonné à ce seul répertoire puisque son contemporain, Benjamin Britten lui a écrit le rôle d’Oberon (Le Songe d'une nuit d’été).

Adolescent, Deller chantait encore, en tant que soprano, à la chorale de son église et notamment les solos pour garçons ou le Messie d’Haendel. C’est là qu’il fut repéré par le compositeur Michael Tippett. Bien que n’ayant pas reçu une éducation musicale traditionnelle, Deller a développé une technique de chant lui permettant de conserver et développer sa voix d’enfant et ses sonorités.

Et avec sa technique, il n’a jamais eu besoin de faire des vocalises. Son travail préparatoire consistait à chanter et chanter encore, mais aussi à répéter intérieurement et intellectuellement les œuvres afin de réfléchir au contrôle des intonations et à leur interprétation.

Fidèle aux chœurs de la Cathédrale Saint-Paul (de 1947 à 1961), il fonda le Deller Consort afin de permettre à plusieurs solistes de travailler ensemble et de traiter « cette littérature comme la musique de chambre comme un quatuor ». Leur répertoire a compris des compositeurs anglais, allemands, français ou italiens ; mais pour Deller, Purcell, mieux que quiconque, a su établir la relation entre les mots et la musique pour en faire un langage à part entière.

Il a eu tôt conscience que sa voix susciterait des réactions du public en espérant qu’elles s’estompent vite pour se concentrer sur l’essentiel : la musique et son langage. Deller aurait pu chanter avec une autre tessiture, par exemple baryton léger mais avec une qualité ne lui convenant pas dans les registres bas. Il a donc muri son choix en développant sa voix de haute-contre afin de susciter les émotions du public. Comparant la musique aux autres disciplines artistiques, Deller souligne « un peintre trouvera plus de choses dans un chef d’œuvre que moi, mais mon plaisir existe ». Et Deller a eu un public fidèle tout au long de sa carrière.

Présentation de la séance




L'intervenant-débat


OLIVIER BERNAGER. Après des études de philosophie et d'hébreu et une solide formation musicale en autodidacte (Piano, Ecriture, Esthétique musicale), Olivier Bernager se fait connaître en participant à la revue « Musique en Jeu » et en animant divers forums de musique contemporaine. Remarqué par le Direction de France Musique, il y fait ses débuts en 1974. Avec cinq de ses collègues, il participe à la création du « Matin des musiciens », émission pour laquelle il produit une trentaine de séries.

A partir de 1979, il se spécialise dans les magazines d'actualité avec notamment « Les champs de la terre » sur la musique traditionelle, « Microcosmos » sur l'éducation musicale. Après quatre années de 18h00/20h00, il anime pendant plusieurs années les matinales (7h00/9h00) de France Musique : « L'imprévu », et « Musique Matin ». A partir de 1998 il est responsable de plusieurs émissions de débat dont : « Le Conservatoire » et « Ouvert le Dimanche », puis se tourne vers la programmation avec « Le cabinet de curiosités » et son émission actuelle : 'XXème Parralèle ».

A travers une Société de Production de Documentaires qu'il créée en 1995, Ludwigvan, il produit des portraits d'artistes réalisés par Michel Dieuzaide : « Madeleine, épouse Milhaud », « Humair, solitaire solidaire », « Vlado Perlemuter, un pianiste ». Il produit et réalise également plusieurs spots publicitaires TV pour Sony et Philips ainsi que des films institutionnels. Pour la télévision, il est co-auteur avec François Manceaux de la collection « Une leçon particulière de musique » (Production Com'unimage) dans laquelle il insuffle les mêmes principes d'exigence que pour ses émissions de radio. Cette collection est éditée en 2011 sous le label Harmonia Mundi et fait l'objet d'une rediffusion complète par Arte pour l'anniversaire de ses 20 ans. Cet événement le conduit à créer avec François Manceaux le label Okarinamusique.com pour valoriser la « pédagogie musicale en images ». Il est l'auteur de nombreux articles (Encyclopedia Universalis, Monde de la Musique, Classica...), d'un recueil de poésies publié chez Cadex Editions et d'une série de nouvelles. Il est aussi un pianiste amateur passionné et averti.


Biographie officielle tirée du site d'Olivier Bernager et François Manceaux Okarinamusique.com
Photo © Radio France



Rencontre-débat avec le public
















DES DOCUMENTS POUR ALLER PLUS LOIN


Le contre-ténor Alfred Deller naît à Margate, dans le Kent (Angleterre), le 31 mai 1912. Enfant, il chante comme soprano dans les chœurs d'église. Très tôt il pressent la différence de sa voix : en effet, au sortir de l’enfance, il réalise que s’il perd sa tessiture de soprano, celle-ci demeure aigue et d’une surprenante élasticité. Seul il se forge alors une voix de contre-ténor, tessiture disparue depuis près de deux siècles…
En 1940 il rejoint la chorale de la Cathédrale de Canterbury. Il y demeure jusqu’en 1947. Entretemps, en 1943, Michael Tippett, qui a noté ses dons, sa particularité, lui fait faire ses débuts à Londres. Le jeune contre-ténor soliste est découvert par le public dans le répertoire de Purcell. Sa carrière, posée sur les fonts baptismaux du répertoire baroque, des musiciens anglais des XVIeme et XVIIeme siècles, semble aussitôt prometteuse. Dès 1946 et ses premières émissions radio, il est salué par la critique. Trois ans plus tard, devenu membre des chœurs de la Cathédrale Saint-Paul de Londres, il participe à son premier enregistrement (« Music for a while », d’Henry Purcell, pour His Master’s Voice Recordings), avec Walter Bergmann. Mais dès avant, en 1948, il a fondé le Deller Consort avec le luthiste Desmond Dupré avec qui il collabore étroitement et enregistre notamment son deuxième disque, consacré à John Dowland (78 tours paru également chez HMVR en 1949). Ses essais discographiques participent à la redécouverte de la musique ancienne : il enregistre donc Purcell et Dowland, mais aussi Ciconia, Dunstable, Dufay, Gabrieli, Campion…). Sa carrière prend un tour international au milieu des années 1950, au même moment qu’il enregistre ses « English folk Songs » pour Vanguard (1956).
Les tournées, jusqu’en 1979, s’organisent en particulier du travail d’exhumation du répertoire baroque (au sens large cependant, car il déborde avant et après l'ère élisabéthaine, avec des recherches sur le XVIIIème siècle, sur l'époque moderne mais aussi le Haut Moyen Âge) auquel se livre le Deller Consort. Sans dédaigner les escapades vers la musique contemporaine (en 1960, il chante le rôle d’Oberon, dans « A Midsummer Night’s Dream, rôle que Britten a écrit spécialement pour lui), il participe donc essentiellement au réveil du répertoire baroque, oublié et méconnu. Un répertoire dont la reconnaissance se joue surtout dans les années 1960-1970 autour, outre les tournées, de la cinquantaine de disques enregistrés chez Harmonia Mundi entre 1968 et 1979 (la discographie plus ancienne se fait chez Vanguard et Amadeo notamment), des festivals (Les Baux, Avignon pour « l’âge d’or » vauclusien du Deller) et de l’Académie d’été de musique anglaise où Alfred Deller et son fils Mark (membre du « Deller » à partir de 1964) dispensent leur savoir et font école, d’abord à l’Abbaye de Sénanque, puis à Lacoste.
Entouré des luthistes Desmond Dupré, puis Robert Spencer, du claveciniste Harold Lester, des chanteuses et chanteurs Honor Sheppard, Maurice Bevan, Mark Deller entre autres, il est donc, des années 1940 aux années 1970, au cœur de la réhabilitation de la musique baroque. Musique à laquelle, dès la fin des années 1940, il donne sa touche propre : finesse et légèreté de l’interprétation, liberté avec le rythme ; autant de qualités forçant, avec le bonheur que l’on sait, à repenser la musique ancienne d’une façon originale, respectueuse de la « lettre » et malgré tout fraîche et spontanée, en un mot
vivante, pour un répertoire qui était donné pour mort.
Alfred Deller est décédé le 16 juillet 1979 à Bologne, en Italie.


Biographie de France Musique, Les greniers de la mémoire


Le réalisateur

Benoît Jacquot débute en 1965 comme assistant réalisateur de Marcel Carné, de Roger Vadim et de Marguerite Duras. Il travaille ensuite pour la télévision. Rompant avec l'esthétique de la Nouvelle Vague et suivant le travail de Robert Bresson, Benoît Jacquot réalise en 1975 un film inspiré d'une nouvelle de Fedor Dostoïevski, L'assassin musicien. L'immobilité de la caméra, le nombre réduit de plans, la voix monocorde des comédiens en font un film froid et austère qui sort en salle dans une relative confidentialité. Dès cette première oeuvre, Benoît Jaquot se révèle exigeant et difficile, polarisé par une approche analytique des scénarios. Après Les enfants du placard (1976), un deuxième film tout aussi difficile par son refus de la dramatisation et de l'émotion, malgré un rythme plus rapide, le réalisateur tourne Les ailes de la colombe (1980) d'après Henry James, avec Isabelle Huppert et Dominique Sanda. Il tourne en 1986 Corps et biens, un polar adapté du roman Tendre femelle de James Gunn, et Les mendiants d'après le roman éponyme de Louis-René des Forêts, un film construit comme un puzzle. Avec La désenchantée (1989), interprété par Judith Godrèche, il s'éloigne du cinéma d'auteur à la lisière de la marginalité et adopte une approche plus réaliste de ses personnages, plaçant ces derniers au centre du film. A l'instar de Judith Godrèche, Virginie Ledoyen, dans La fille seule (1995), apparaît dans chaque plan, et le film adopte son rythme, de façon à exprimer sa vivacité et sa soif de vivre. Le septième ciel (1997), avec Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon, est le premier succès public du réalisateur. En 1998, il retrouve Isabelle Huppert dans une adaptation d'un roman de Yukio Mishima, L'école de la chair : une femme travaillant dans le milieu de la mode tombe amoureuse d'un jeune homosexuel qui vit d'expédients. Le film est présenté au Festival de Cannes. En 1999, il dirige Fabrice Luchini, Vincent Lindon et Isabelle Huppert dans Pas de scandale. S'ensuit une période prolifique marquée par la réalisation de films "à costume": La fausse suivante (2000), captation filmique d'une pièce de théâtre de Marivaux; Sade (2000), l'adaptation des écrits du Marquis de Sade; Tosca (2001), une version sur grand écran de l'opéra du même nom; ou encore Adolphe (2002), avec Isabelle Adjani et Stanislas Merhar. La femme, figure centrale du cinéma de Benoît Jacquot, est à nouveau mise à l'honneur dans A tout de suite (2004), L'intouchable (2006) avec Isild Le Besco et Villa Amalia (2008), son cinquième film avec Isabelle Huppert. Portraits de femmes et mise en exergue de la fascination que Jacquot éprouve à l'égard de celles-ci.

Benoît Jacquot réalise entre 1970 et 1976 des films pour l'INA.
Pour la télévision, il adapte en 1994 La vie de Marianne de Marivaux. Il est l'auteur de documentaires sur le psychanalyste Jacques Lacan, le chorégraphe Merce Cunningham, l'écrivain Marguerite Duras. Il adapte pour le petit écran des spectacles conçus pour la scène : Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline et L'étonnant voyageur, tous deux interprétés par Fabrice Luchini ; Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès ; Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée d'Alfred de Musset.