Photo Bruno Pothet

Nombre total de pages vues

Rechercher dans ce blog

lundi 18 juillet 2011

CYCLE "TRANSMETTRE"


TRANSMETTRE

L’image sait être un allié puissant pour transmettre la connaissance et le goût de la musique, l’intelligence d’un art qui n’est pourtant pas, en première approche, visuel. Ainsi Herbert von Karajan, mais aussi Léonard Bernstein ou Glenn Gould et, plus près de nous, Wynton Marsalis ou Jean-François Ziegel ont su s’emparer de la télévision et du cinéma pour se mettre en scène, expliquer leur travail et communiquer l’émotion musicale à un public plus large ou différent de celui du concert.

Le catalogue des films et émissions qui explore le registre de la pédagogie musicale est considérable : les films conçus comme un outil de transmission de la musique se sont presque constitué comme un genre autonome. Les cinq séances proposées dans la thématique de cette seconde semaine illustrent délibérément des situations très différentes.

Distinguons d’abord ceux des films dont la scène principale est le Conservatoire ou l’Académie, où le moteur de l’action est le cours ou la master-classe. Il s’agit de décrire comment s’établit la relation du maître à l’élève que celui-ci soit compositeur ou interprète, amateur ou professionnel. Pour le spectateur, assister à ce passage de témoin est un moyen de mieux comprendre comment se transmettent un savoir, un savoir-faire.

Une autre catégorie de films dont la dramaturgie est fondée sur la répétition et la préparation du concert, montre comment, au-delà de la tension dramatique que celle-ci génère et que le réalisateur doit être en mesure de capter, se construit peu à peu l’interprétation d’une œuvre, un processus toujours mystérieux, mais que l’œil de la caméra peut saisir et éclairer.

Reste enfin le film-conférence au didactisme assumé. Les meilleurs d’entre eux savent utiliser les moyens du cinéma et tous les atouts du montage : le discours sur la musique trouve alors le renfort de la citation d’images ou de l’illustration sonore, en situation. Leur mérite est de préparer l’écoute, de stimuler la curiosité du mélomane ou de celui qui entend le devenir.




Film du lundi 18 juillet

EN COURS DE MUSIQUE

Un film de Marie-Claude Treilhou
2000, 120 min


Cinéaste, auteur de fictions, passionnée de musique, Marie-Claude Treilhou s’est attachée à la réalisation d’un grand triptyque documentaire où il est question de musique et des situations concrètes de sa transmission.

Réalisé en 2007 et projeté en avant-première au Festival de Radio France Montpellier, Couleurs d’Orchestre, proposait un portrait de l’Orchestre de Paris au plus près de la vie quotidienne de ses membres, des relations qu’ils nouent avec les chefs et avec l’administration. Il montrait l’arrivée de nouveaux musiciens à l’issue des concours de recrutement, le labeur des répétitions, la tension et l’émotion des concerts publics, tout le quotidien d’une communauté au fonctionnement complexe et fascinant.

En 2004, l’avaient précédé Les Métamorphoses du chœur, un film consacré à une chorale d’amateurs basée dans le XIIIème arrondissement de Paris et qui réunit une fois par semaine, enfants, adolescents et adultes sous la direction de Claire Marchand, musicienne à la technique raffinée et à l’enthousiasme communicatif. Des premières auditions au concert final, le film écoute et regarde cette chorale au travail. En 2000, le premier volet de la trilogie, En Cours de musique essayait de décrire et de comprendre comment se fait, dans un conservatoire, le patient, et généralement laborieux apprentissage des jeunes musiciens.

Le film déploie, en un grand arc, des situations de transmission d’un savoir, d’un savoir-faire musical. Il passe des tâtonnements du début d’une année scolaire à la tension extrême des concours et examens de fin d'année. Construit autour de la seule personne du pianiste et concertiste Edouard Exerjean, le film montre son enseignement au Conservatoire du XIIIème arrondissement à Paris et au CRR de Marseille, respectivement pour le piano et la musique de chambre.

Edouard Exerjean tient les mêmes propos à chaque élève, quel que soit son niveau : le rythme, l’attaque de la note et le phrasé doivent toujours être travaillés avec la même précision. Les conseils sont toujours prodigués avec générosité et faconde, comme s’il s’agissait de la première fois. Mais, au-delà de la technique pure, c’est l’oreille qu’il faut développer. Lorsque l’élève parvient à s’entendre et à faire entendre ce que les notes veulent dire, un grand pas semble avoir été franchi.

Peu à peu se dessine le portrait d’un maître exigeant, qui mène son jeune monde avec une énergie jubilatoire, non dénuée d’une certaine violence et même d’une cruauté exaspérée, parfois…

Extrait du catalogue des Films Musicaux



Voir un extrait du film sur le site Okarina Musique d'Olivier Bernager et François Manceaux









PRESENTATION DU FILM PAR OLIVIER BERNARD ET MARIE-CLAUDE TREILHOU



L'INTERVENANTE MARIE-CLAUDE TREILHOU

Marie-Claude Treilhou est une réalisatrice et actrice française. Elle est née le 10 novembre 1948 à Toulouse (Haute-Garonne) et réside à Malakoff (Hauts-de-Seine). Après une licence de philosophie et d'histoire de l'art, Marie-Claude Treilhou collabore aux revues Cinéma et Art press de 1974 à 1977. Après avoir été l'assistante en 1978 de Paul Vecchiali sur Corps à cœur, elle se lance, en 1979, à la réalisation avec Simone Barbès ou la vertu.

Marie-Claude Treilhou enseigne aux ateliers Varan.

Marie-Claude Treilhou travaille longtemps comme vendeuse, coursière, enquêtrice, caissière, ouvreuse. Cet itinéraire nourrira la matière de son premier long métrage, Simone Barbès ou la vertu, salué par la critique en 1980. Auparavant, elle se sera essayé à la critique de cinéma et aura été stagiaire à l'école de Paul Vecchiali. Navigant entre fiction et documentaire, elle obtient le prix Jean Vigo pour son court-métrage Lourdes, l'hiver. Après L'âne qui a bu la lune, adaptation de contes méridionaux, elle fait exceptionnellement appel à des comédiens professionnels avec Le jour des rois, ou la folle équipée de trois vieilles dames incarnées par Danielle Darrieux, Paulette Dubost et Micheline Presle accompagnées de Robert Lamoureux et de Michel Galabru. La cinéaste fait quelques apparitions dans des films d'amis comme Corps à cœur de Vecchiali et, à l'inverse, réunit Claire Simon, Dominique Cabrera, Alain Guiraudie et André Van In dans Un petit cas de conscience en 2002. Mais les héros de Marie-Claude Treilhou sont le plus souvent de simples gens traversés par les grands bouleversements de l'Histoire (Il était une fois la télé, Paroisses, paroissiens, paroissiennes) ou bien portés par un travail qui les transforme et dont elle veut communiquer l'enthousiasme, le perfectionnisme et la grâce (En cours de musique, Les métamorphoses du chœur, Couleurs d'orchestre).

Article de Wikipédia


RENCONTRE-DEBAT AVEC LE PUBLIC








DES DOCUMENTS POUR ALLER PLUS LOIN

LE PERSONNAGE PRINCIPAL : EDOUARD EXERJEAN

Biographie tirée de son site officiel

Né à Marseille, Edouard Exerjean manifeste très tôt des dispositions pour la musique. Il commence l’étude du piano à six ans. Ses dons s’affirment rapidement. Peu après une autre révélation n’a cessé de compter pour lui : le théâtre. Il souhaite devenir comédien, mais la musique l’emporte.

Elève de Madeleine de Valmalète, de Marcel Ciampi et surtout de Pierre Barbizet, il fait parallèlement des études universitaires à la Faculté de Lettres d’Aix-en-Provence, où il obtient la Licence et la Maîtrise de Lettres. Sa prédilection pour la littérature va lui permettre d’aborder d’autres formes d’expression où il s’illustre avec bonheur : la critique musicale et les conférences.

Toutefois la musique s’impose et l’impose. Des tournées pour les Jeunesses Musicales de France comme pianiste et conférencier lui font découvrir la musique de chambre et son répertoire infini. En 1975, il fonde avec Philippe Corre un duo de piano dont la réputation franchira les frontières. Une importante discographie sera couronnée en 1990 par un Grand Prix du Disque pour l’enregistrement des Danses Slaves de Dvorak.

C’est alors la tournée des grands festivals français : Aix-en-Provence, le Festival du Marais, La Roque d’Anthéron, l’Eté Musical de l’Orangerie de Sceaux, Musique en Côte basque, les Semaines musicales de Quimper, le Festival Chopin à Bagatelle, etc. A l’étranger, il se produit en Europe, Chine, Indonésie...
D’autre part il a collaboré avec Roland Petit pour le ballet Tout Satie.

Depuis 1991, il a enfin réuni ses deux passions : la musique et la littérature, dans des spectacles au cours desquels il est à la fois pianiste et conteur.

A son activité de concertiste, Edouard Exerjean a joint celle, tout aussi importante, de l’enseignement du piano dans les Conservatoires de Paris et de musique de chambre au Conservatoire National de Région de Marseille.

A ce propos, la réalisatrice Marie-Claude Treilhou lui a consacré avec bonheur un film « En cours de musique », d’une drôlerie et d’une humanité rares, dans lequel « il se révèle être un personnage de cinéma à part entière » (La Lettre du Cinéma, Mars 2001), qui a séduit les producteurs de télévision et que l’on a pu voir en 2001 notamment sur Planète et TMC. Ce documentaire réunit une somme de notations quotidiennes et inspirées faisant défiler sous nos yeux de jeunes élèves ayant pour unique point commun leur professeur de piano, Edouard Exerjean.

En Juillet 2002, Edouard Exerjean est nommé Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

« Très jeune, j’ai su que ma vie serait consacrée à la scène : théâtre ou musique ? Je voulais être comédien, je suis devenu pianiste. Mais j’ai toujours appréhendé une partition musicale avec un regard théâtral. Il m’est impossible de dissocier les sons et les mots. Au moment merveilleux du spectacle, les prolongements littéraires ou musicaux d’un texte et d’une partition concrétisent cette double réalité.

Mon bonheur d’aujourd’hui est de réunir mon métier de toujours, la musique, et mon autre passion, le théâtre. Dans un monde où l’émotion et le goût sont trop souvent malmenés, je souhaite que vous partagiez avec moi ces instants de délectation qui s’adressent autant au coeur qu'à l’esprit. »


Edouard Exerjean



Revue de presse du film

Benjamin ESDRAFFO - La Lettre du Cinéma Mars 1999

"En cours de Musique est un documentaire d'une drôlerie et d'une humanité rares. Il réunit une somme de notations quotidiennes et inspirées, faisant défiler sous nos yeux de jeunes élèves ayant pour unique point commun leur professeur de piano, Edouard Exerjean.

Celui que les élèves nomment - avec un respect non excessivement craintif- "M. Exerjean"est un personnage de cinéma à part entière. Loin des apparats que lui conférait autrefois sa fonction, c'est un "maître de musique" comme on en rencontre peu: versant de la colère à l'enthousiasme, de la sévérité à la béatitude, de l'ironie à l'extravagance. Sans doute est-il l'homme d'un autre temps, sous les habits d'une respectabilité toute contemporaine. Un spectacle à lui tout seul lorsqu'il chantonne, se balance, applaudit, s'emporte ou mime la chevauchée fantastique. Edouard Exerjean est la première grande idée de ce film, sa clé de voûte, et son inquiétante humanité semble avoir le don de se propager autour de lui."

/ / / / / / / / / / /

Gilles MACASSAR - TELERAMA n° 2742 du 31 Juillet 2002

« Le monde n'existe plus, on est dans la merveille », s'exclame le pianiste Edouard Exerjean – presque l'anagramme de « j'exagère ». Il n'en rajoute pourtant pas, notre intrépide pédagogue du Conservatoire Maurice-Ravel, dans le 13ème arrondissement de Paris, tant la séance de musique de chambre qu'il dirige autour d'un lied de Schubert, « Le Pâtre sur le Rocher », est paradisiaque.
L'élève assis au clavier est un roc, d'une stabilité imperturbable, la soprano, timbre un peu vert mais pur, est toute sensibilité, le clarinettiste possède un legato inépuisable. La caméra poétique de Marie-Claude Treilhou a vite repéré le bon témoin de ce moment de grâce : le regard éperdu d'émotion et de rêve du jeune Paul Foglierini, qui est entré subrepticement dans le studio de répétition et attend son tour pour travailler une mazurka de Chopin.

Si toutes les classes de conservatoires d'arrondissement respiraient la même ferveur, affichaient la même culture, le même refus de la routine et de la médiocrité ! La générosité, la richesse de référence, la puissance d'évocation de l'enseignement d'Edouard Exerjean, outre sa disponibilité infatigable, sont magnifiques."


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire